Les récentes recherches du GIEC ont mis en lumière les conséquences du réchauffement climatique sur l’environnement, et il va sans dire que l’activité humaine est responsable de l’augmentation des gaz à effet de serre. La surconsommation, et par conséquent la surproduction, jouent un rôle non négligeable sur l’augmentation de la température mondiale. C’est poussé par la volonté d’orienter les entreprises vers un moyen de production plus respectueux de l’environnement que le concept du prix du carbone est apparu. Comment fonctionne-t-il ? Qu’est-ce que la taxe carbone ? On vous explique.
Qu’est-ce que le prix du carbone ?
Le prix du carbone est un outil économique, une tarification donnée au carbone émis par les entreprises, qui permet de reconnaître l’impact environnemental des gaz à effet de serre émis par les entreprises. En d’autres termes, instaurer un prix carbone consiste à mettre un tarif aux coûts cachés des entreprises qui impactent l’environnement pour inciter les agents économiques à s’orienter vers des solutions plus écoresponsables et moins élevées en carbone.
Qu’est-ce que la taxe carbone ?
C’est une taxe environnementale qui s’applique aux entreprises de manière proportionnelle aux quantités de dioxyde de carbone émises lors de la fabrication de leurs produits. Autrement dit, plus une entreprise émet de gaz à effet de serre pour produire, plus ses taxes sont élevées.
L’objectif de la taxe carbone est de lutter contre le réchauffement climatique en réduisant les émissions de CO2 dans l’atmosphère, mais surtout en incitant les entreprises à orienter leurs moyens de production vers de nouvelles alternatives moins polluantes.
Qu’est-ce que le marché du carbone et comment fonctionne-t-il ?
Mis en place en 2005 à la suite du protocole de Kyoto, le marché du carbone est un mécanisme qui permet l’échange de quotas d’émission de CO2 dans l’atmosphère dans le but de lutter contre le réchauffement climatique. Il représente l’un des leviers les plus importants des états pour abaisser les émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial.
En fonction du secteur d’activité de l’entreprise et de la quantité de gaz à effet de serre émise par les acteurs les plus verts de ce secteur, les états déterminent un nombre de quotas auxquels ont droit les entreprises. L’objectif est ainsi d’orienter les acteurs économiques vers une consommation plus respectueuse de l’environnement.
Une fois que les quotas d’émission sont fixés, soit les entreprises parviennent à les respecter et dans ce cas, elles peuvent reporter leur surplus à l’année d’après ou le revendre à d’autres entreprises dans le besoin, soit elles n’arrivent pas à respecter leurs quotas et dans ce cas, les entreprises doivent payer des quotas supplémentaires.
Mais cette méthode possède des limites : certaines grosses entreprises se contentent de racheter les quotas non utilisés des entreprises les moins polluantes, sans remettre en question leur méthode de production.
Vous l’aurez compris, le marché du carbone et la taxe carbone s’articulent autour du même objectif : celui de réduire la quantité de gaz à effet de serre.
Le marché du carbone en plein tournant
En juillet 2021, la Commission européenne a pris le parti de revoir son marché du carbone afin d’atteindre les objectifs fixés pour 2030, qui sont de réduire de 55 % les émissions de carbone de l’UE dans le but d’atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050. Ainsi, le système de quotas va progressivement disparaitre, tandis que le marché du carbone va s’élargir aux compagnies aériennes, au secteur maritime, au secteur routier et au chauffage des bâtiments jusqu’alors épargnés. L’objectif est de faire monter les prix du carbone à 100 € la tonne (actuellement aux alentours de 6 €), tout en évitant le dumping environnemental du reste du monde.
L’exemple de la SNCF
En 2022, la SNCF a décidé de prendre en compte le bilan carbone de ses fournisseurs lors de ses appels d’offres, afin de travailler avec des acteurs plus écoresponsables. Son but est d’améliorer son propre bilan carbone en s’orientant vers des solutions plus respectueuses de l’environnement, et en incitant son écosystème industriel de fournisseurs à se transformer. Pour ce faire, la SNCF demande à ce qu’on lui présente un bilan carbone, et qu’on lui explique les pistes d’amélioration envisagées pour être plus respectueux de l’environnement.
La SNCF s’est déjà tournée vers des fournisseurs plus responsables en achetant, par exemple, des « rails verts » fabriqués au sein d’usines qui émettent entre 60% et 90% de CO2 de moins qu’en utilisant le procédé classique.
Ce qu’il faut retenir
Les entreprises ont un rôle à jouer pour limiter le réchauffement climatique, c’est pourquoi certains états ont mis en place le marché du carbone et la taxe carbone, l’objectif étant d’orienter les acteurs économiques vers des solutions plus écoresponsables et viables dans le temps.